les Sentes de l'Espoir

L'Albert sortit sa vielle à roue d'une caisse en bois qu'il avait fabriquée pour la transporter. Il vérifia les cordes à l'aide d'un tourne à gauche. Il régla le chien, petit morceau d'os frappant sur la caisse en épicéa de l'instrument et donnant le rythme. Puis il attacha la vielle à sa taille à l'aide d'une lanière en cuir souple et s'assit sur la chaise que je lui proposais. Les premières notes furent accompagnées par des applaudissements.

C'était une polka piquée.

Je m'approchai, me glissant entre piétons et cyclistes.

Deux sentinelles en armes gardaient l'entrée de l'ouvrage.

" Ils ne peuvent pas contrôler tout le monde."

Un nombre important de personnes traversait sans présenter de papiers.

Je tentais de me maintenir au coeur de la foule, espérant que l'on m'avait donné de bons conseils.

Je me lançai.

Un soir, le gardien vint me chercher. J'étais encore en compagnie de Ferdinand et Aimé. Pas besoin de demander de quoi nous parlions. L'Allemand m'entraîna vers l'inaccessible placard et en sortit un colis envoyé par ma femme, Maria. Sous bonne surveillance je fus invité à l'ouvrir. Un superbe cake occupait tout le carton. Le gardien, trouvant que c'était trop de bonté de me le donner entièrement, le coupa en son milieu et me remit la première moitié. De retour auprès de mes deux amis, nous n'attendîmes pas l'heure du repas pour dévorer le gâteau. D'une part nous étions affamés, et, d'autre part, nous espérions aussi y découvrir une nouvelle aide pour nous évader. 

L'homme m'invita à m'asseoir à la lourde table. Il s'installa en face de moi, posa la bouteille et me fixa dans les yeux. Nous restâmes un long moment ainsi. La Sauvage avait disparu, incommodée par ma visite.   ...     ...   ....

L'homme se leva. Il vint se placer derrière moi, poursuivant :

" Je peux masquer sa peur aux yeux de Satan et de tous les démons de l'enfer."

Posant ses mains sur mes épaules il ajouta d'une voix forte :

"Levez-vous esprits, par la vertu et puissance de votre Roy, par les sept couronnes de vos Rois et par les chaînes sous lesquelles tous les esprits de l'enfer sont arrêtés."

J'avais peur. Je sentais son souffle dans mon cou.

C'est plein de gros mots dans la première phrase...

Félicitations pour votre livre achevé dès le début de la semaine. J'ai beaucoup aimé votre style agréable à lire et ces personnages que l'on a envie de connaître.

J'ai lu le livre pratiquement d'une traite. Il est particulièrement bien écrit. J'ai été bluffé par la différence d'écriture entre les deux personnages. 

En revanche, il doit être possible d’utiliser des extraits de l’ouvrage en classe – 3e ? – pour sa description de la vie quotidienne pendant la 2e GM : la présence des Allemands, les restrictions, la ligne de démarcation et bien sûr les prisonniers. On y voit aussi l’évocation de la vie quotidienne d’une France encore largement rurale .

Enfin, l’auteur a fait un gros effort pour reproduire le style de l’époque. Il y a aussi des lettres qui sont reproduites en annexe. Cela pourrait être l’occasion d’un travail interdisciplinaire avec le français illustrant l’évolution de la langue : quel vocabulaire est utilisé ou ne l’est plus, etc.

Une écriture prenante.